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Des classiques en version contemporaine

Bonjour!


Cette semaine, je vous propose de découvrir la première partie des "Replay" d'Arte.


"Replay" est une collection de huit films courts qui réinterprète en plan séquence les scènes les plus marquantes des plus grands classiques du Théâtre français. Chaque œuvre est adaptée dans un univers contemporain en faisant le focus sur une scène célèbre de manière à révéler l’intemporalité et la force du texte original.


Ainsi, cette semaine vous pourrez découvrir quatre œuvres classiques du théâtre français revisitées. Et la semaine prochaine, je vous en ferez découvrir quatre autres.

A chaque fois, pour chaque oeuvre, je vous propose le lien pour pouvoir regarder le "Replay" d'Arte, un résumé de l'oeuvre, un lien pour télécharger le texte complet, une brève biographie de l'auteur, et des bonus vidéos en lien avec la pièce ou l'auteur.


Mais avant de commencer...au fait c'est quoi un plan séquence au cinéma?

Le plan est un morceau du film entre deux raccords. Une séquence est un passage, une scène d’un film se situant dans un seul et même lieu et reposant sur une action ou un dialogue principal. Un plan-séquence est donc une séquence composée d’un seul et unique plan, restitué tel qu’il a été filmé, sans aucun montage, plan de coupe, fondu ou champ-contrechamp.


Maintenant que vous avez toutes les infos, allez, c'est parti!


"Replay" 1 : Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux


Le Jeu de l’amour et du hasard est une comédie en trois actes et en prose de Marivaux, représentée pour la première fois le 23 janvier 1730. C'est la pièce de Marivaux la plus célèbre et la plus représentée, tant en France qu'à l'étranger.


De quoi ça parle?

Silvia, fille de Monsieur Orgon, craint d’épouser, sans le connaître Dorante, le jeune homme que son père lui destine. Elle décide de se travestir et d’échanger son habit avec sa femme de chambre, Lisette. Elle espère ainsi pouvoir mieux observer son prétendant. Mais Dorante a eu la même idée et se présente chez Monsieur Orgon déguisé en un serviteur nommé Bourguignon, alors que son valet, Arlequin, se fait passer pour Dorante. Monsieur Orgon et son fils, Mario, sont seuls informés du travestissement des jeunes gens et décident de laisser ses chances au « jeu de l’amour et du hasard ». Dès la fin du premier acte et au cours de l’acte II, les rencontres entre maîtres et valets déguisés sont autant de surprises de l’amour et de quiproquos. En effet, Silvia et Dorante s’étonnent d’être sensibles aux charmes d’une personne d’un rang social inférieur. Lisette et Arlequin, de leur côté, s’émerveillent et profitent de leur pouvoir de séduction sur celui ou celle qu’ils prennent pour un maître ou une maîtresse. Lorsque Silvia apprend enfin de Dorante sa véritable identité, elle éprouve un vif soulagement. Toutefois, sans se dévoiler, elle décide de poursuivre le jeu à sa guise. Silvia veut en effet obtenir de Dorante qu’il lui donne une très haute preuve de son amour : elle aimerait l’amener à lui offrir le mariage alors qu’il la croit encore une femme de chambre. Aidée de son frère Mario qui pique la jalousie de Dorante, Silvia triomphe finalement de celui-ci et c’est seulement dans la dernière scène qu’elle lui révèle qui elle est. Arlequin et Lisette, eux aussi démasqués au dénouement se jurent, malgré leur déception, un amour éternel.


La pièce à lire


L'auteur

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux naît à Paris le 4 février 1688, quinze ans après la mort de Molière. Fils d'un bourgeois directeur de la Monnaie Royale, il passa une grande partie de son enfance en province. A l'instar de son père, Marivaux s'essaya d'abord au droit, études qu'il abandonnera pour l'écriture. En 1710, il fréquentait déjà les salons parisiens, dont il reprendra l'atmosphère et les manières dans ses écrits journalistiques, dans le Nouveau Mercure de 1717 à 1719 et par la suite dans son propre journal, Le Spectateur Français de 1720 à 1724.

En 1720, Marivaux est pris par deux évènements importants : toute sa fortune - issue d'un riche mariage - disparaît dans le scandale de la faillite de la banque Law, et sa première pièce, « L'Amour et la vérité », est mise en scène. L'échec de sa pièce « Annibal, tragédie en 5 actes et en vers » (1720) le convainquit que l'héroïsme et les vers classiques requis par le Théâtre Français (la Comédie Française) ne convenaient pas à son écriture, au contraire d' « Arlequin poli par l'amour » dont la fantaisie avait rencontré le succès avec le Théâtre Italien.

La préciosité verbale qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de marivaudage est le reflet de la sophistication et de la sensibilité de cette époque. Le réalisme fait des avancées importantes dans les pièces de Marivaux : les serviteurs y ont des vraies émotions, et le milieu social est dépeint avec précision. Marivaux écrira une trentaine de pièces, dont les plus importantes, outre les deux citées ci-dessus, sont « La surprise de l'amour » (1722), « La double inconstance » (1722) et « Les fausses confidences » (1737).

Après des succès importants au début, les pièces de Marivaux seront de plus en plus critiquées et auront de moins en moins de succès, amenant Marivaux à se tourner progressivement vers d'autres formes d'expression: journalisme, romans ou essais. Parmi celles-ci, deux romans inachevés, « La vie de Marianne » et « Le paysan parvenu » montrent le plus clairement la psychologie humaine selon Marivaux. Le premier célèbre les sentiments et les émotions de la femme, tandis que le second est le récit d'un jeune et beau paysan qui profite de l'attirance qu'il a auprès des femmes plus âgées pour évoluer dans la société.

Même si Marivaux fut élu à l'Académie française, il ne connut pas la renommée de son vivant. Il décéda dans la pauvreté, et son oeuvre ne fut reconnue que lorsqu'elle sera redécouverte par Sainte-Beuve au dix-neuvième siècle.


Bonus




"Replay" 2 : Médée de Pierre Corneille


Médée est une tragédie de Pierre Corneille en cinq actes et en alexandrins, créée en 1635 au théâtre du Marais. Son sujet est emprunté à la tragédie du même nom de Sénèque, et la pièce comporte des passages directement traduits du latin.


De quoi ça parle?

À Corinthe, où Médée et Jason se sont réfugiés après l'enlèvement de la Toison d'or, Jason, poussé par l'ambition, décide de s'unir à Créüse pour s'assurer la protection de son père Créon, roi de Thèbes. Médée va donc quitter son époux et son pays, mais elle se vengera. Créüse manifeste alors le désir de revêtir la robe de l'abandonnée ; Jason consent à ce caprice. En vain, Médée lui rappelle tout ce qu'elle a fait pour lui : Jason lui ordonne de partir, sinon Créon n'épargnera ni sa vie ni celle de ses fils. Voyant cela, Médée répand les poisons les plus nocifs sur la robe que convoite Créüse, puis, par l'effet de sa magie, elle libère Égée, roi d'Athènes, prétendant à la main de Créüse, que Jason avait vaincu et fait prisonnier : c'est chez lui qu'elle se réfugiera une fois vengée. Ayant mis le vêtement empoisonné, la nouvelle épouse meurt, et le père de celle-ci, accouru pour la secourir, succombe lui aussi dans les tourments. Jason décide de les venger en immolant ses propres fils sur leur sépulture, parce qu'ils ont été, en apportant la robe fatale, les instruments de mort de leur mère; mais elle l'a devancé en les tuant elle-même et, après l'avoir provoqué, elle s'élève d'un balcon dans les airs et disparaît dans un char tiré par deux dragons. Et le malheureux se tue.


La pièce à lire


L'auteur

Corneille est né à Rouen le 6 juin 1606 dans une famille bourgeoise. Il fait de brillantes études au collège des Jésuites de Rouen (de 1615 à 1622) et devient avocat en 1624. Après le succès de sa première pièce, Mélite, une comédie jouée à Paris en 1629, il remporte un triomphe avec Le Cid en janvier 1637. Il est élu à l’Académie française en 1647. Corneille connaît son premier échec avec la tragédie Pertharite (1651) et s’éloigne de sa passion du théâtre. Il se consacre alors à la traduction en vers français de L’Imitation de Jésus-Christ. À l’instigation de Nicolas Fouquet (surintendant des finances), Corneille reprend la plume et connaît un dernier succès avec Œdipe en janvier 1659. Les pièces qui suivent sont globalement mal reçues et poussent Corneille à se retirer du théâtre en 1674. Il meurt dix ans plus tard, à Paris, le 1er octobre 1684.


Bonus




"Replay" 3 : L'hôtel du libre échange de Georges Feydeau


L'Hôtel du libre échange est une pièce de théâtre en trois actes de Georges Feydeau, écrite en collaboration avec Maurice Desvallières, représentée pour la première fois à Paris le 5 décembre 1894, au théâtre des Nouveautés. La pièce connait un succès considérable (plus de 350 représentations) et est aujourd'hui une des œuvres les plus célèbres de Feydeau.


De quoi ça parle?

Benoît Pinglet, entrepreneur, voudrait mettre un peu de piment dans sa vie auprès de son épouse Angélique acariâtre. De leur côté, les Paillardin ne sont mariés que depuis cinq ans, mais Monsieur délaisse son épouse Marcelle. Par dépit, elle se laisse convaincre par Pinglet de céder à ses avances pour donner une leçon à son mari qui, après une nouvelle dispute, l'a mise au défi de trouver un amant qui la supporte. Marcelle et Pinglet se retrouvent dans un hôtel assez minable où, malheureusement pour eux, se trouve aussi Paillardin venu faire une expertise ainsi que Mathieu, ami de province des Pinglet, et ses quatre filles. Puis enfin Maxime, neveu des Paillardin, amené par Victoire, femme de chambre des Pinglet, qui voudrait le déniaiser.


La pièce à lire


L'auteur

Georges Feydeau (né Georges Léon Jules Marie Feydeau), est un auteur dramatique français né à Paris le 8 décembre 1862 et décédé le 6 juin 1921 à Rueil-Malmaison. Fils de l'écrivain réaliste Ernest Feydeau, il se tourne très tôt vers le monde des lettres. Encouragé par Eugène Labiche, auteur de vaudevilles célèbres, il écrit deux comédies, "Le Diapason" et "Amour et piano", ainsi que des monologues dont il fait la lecture dans des cabarets parisiens. À 25 ans, il écrit et fait jouer "Tailleur pour dames" qui recueille succès auprès du public et reconnaissance du milieu théâtral. C'est en 1892, avec "Monsieur Chasse" qu'il devient célèbre. Georges Feydeau écrit ses plus grandes réussites de 1892 à 1912 au rythme incroyable d'une pièce par an, "On purge bébé", "Occupe toi d'Amélie", "Le Dindon", "La Dame de chez Maxim", "Mais n'te promène donc pas toute nue !"... Ses pièces ont toutes été saluées, souvent imitées et sont encore jouées aujourd’hui. S'il domine le théâtre de Boulevard de la fin du XIXe siècle, son sens du quiproquo et sa capacité à transformer une situation banale en délire scénique, ont fait dire de lui qu'il a annoncé le théâtre burlesque et l'absurde de Ionesco. Très aimé de ses contemporains et des autres auteurs, il est témoin avec Sarah Bernhardt, en 1919, au mariage d'Yvonne Printemps et Sacha Guitry, un ami qui le visitera quand il sera interné pour des troubles psychiques dus à la syphilis dans la clinique du docteur Fouquart à Rueil-Malmaison. Après un séjour de deux ans dans cette maison de santé, il meurt à l'âge de 58 ans.


Bonus

La pièce entière à voir, jouée par La Comédie Française, mise en scène Isabelle Nanty.



"Replay" 4 : Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand


Cyrano de Bergerac est une comédie héroïque en cinq actes et en vers, représentée pour la première fois le 28 décembre 1897, au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, à Paris. Il s’agit d’une des pièces les plus populaires du théâtre français. Inspirée librement de la vie et de l’œuvre de l’écrivain libertin Savien de Cyrano de Bergerac (1619-1655), cette pièce est difficile à jouer car elle fait intervenir une cinquantaine de personnages, elle est longue et le rôle-titre est imposant, les décors sont nombreux et elle comporte une scène de bataille. À une époque où le drame romantique a disparu au profit de dramaturges qui reprennent les recettes de la comédie dans le vaudeville (les Labiche et Feydeau sont toujours à l'affiche) ou de pionniers du théâtre moderne (Tchekhov, Ibsen, Strindberg), le succès en était si peu assuré qu'Edmond Rostand lui-même, redoutant un échec, se confondit en excuses auprès de l'acteur Coquelin, le jour de la générale. La pièce est pourtant un triomphe, et Rostand reçut la Légion d'honneur quelques jours plus tard, le 1er janvier 1898.


De quoi ça parle?

Cyrano est un libre-penseur qui rime et fait des vers comme il respire par… son nez imposant ! Ce cap, cette péninsule de la célèbre tirade des nez. Il est aussi le meneur d’une troupe de Gascons sous les ordres De Guiche. La pièce s’ouvre sur son différend avec Montfleury, manière de mettre en scène le personnage et son caractère haut en couleur. Suite à cette altercation, Cyrano se confie à Le Bret et lui avoue être amoureux de sa cousine Roxane. Une entrevue va être organisée et l’intrépide Cyrano se retrouve soudainement bien anxieux… Chez Ragueneau, l’entrevue ne se passe pas comme prévu. Roxane lui avoue être amoureuse et, alors que les indices concordent vers sa personne, il se rend soudainement compte qu’elle ne parle pas de lui mais d’un cadet de sa troupe nouvellement enrôlé, un certain Christian. Ayant promis à sa cousine qu’il ne le défierai pas en duel et le protégerai, il va devoir l’aider à déclarer sa flamme au lieu de contrecarrer son rival. Cyrano décide de lui prêter son âme de poète pour l’aider à se déclarer. Il lui fait apprendre des vers et cette tentative de séduction fonctionne à merveille. Mais la belle Roxane est ennuyée par le talent inégal de son amant et menace de le quitter. Seulement, Cyrano, au profit d’une obscurité totale s’exprime à la place de Christian, au bas de son balcon, pour reconquérir la belle au nom de ce dernier. Il y parvient. Et comble de son malheur, Roxane ruse pour épouser Christian cette nuit même pour échapper au mariage que lui veut De Guiche. De Guiche va chercher à se venger de Cyrano et de Christian qui lui ont volé son bonheur. Le premier en l’empêchant de rejoindre Roxane, le second en épousant cette femme. Il les envoie au siège d’Arras… Christian meurt lors de la bataille… et il ne reste de lui qu’une lettre que Roxane gardera pendant 15 ans. Une lettre tâchée des larmes de Cyrano qui en est l’auteur et du sang de Christian qui la portait au moment de sa mort. Au cours de ces quinze années, Roxane est restée en deuil à pleurer son amant…

Quinze années au cours desquelles Cyrano a été pour elle un bon ami, sans chercher à se découvrir à elle. Elle ne le sait pas encore, c’est de son âme à lui dont elle est tombée amoureuse. Elle s’en rend compte alors qu’il est sur le point de mourir, quand il se met à lui parler comme il lui a parlé cette nuit sombre au pied du balcon.


La pièce à lire


L'auteur

Edmond Rostand naît le 1er avril 1868 dans une famille bourgeoise et cultivée. Son père économiste et poète lui transmet sa passion pour la littérature. Après de bonnes études secondaires, Edmond Rostand poursuit des études de droit, mais sa vocation est littéraire et il ne sera jamais avocat. Il épouse la poétesse Rosemonde Gérard avec qui il aura deux enfants, Maurice et Jean. En 1890, il publie à compte d'auteur Les Musardises, poèmes subtils et inventifs dont l’expression annonce le génie créatif d’Edmond Rostand. Le théâtre répond aux ambitions de Rostand. C’est pourquoi en 1894, le jeune auteur crée à la Comédie-Française Les Romanesques, une comédie en trois actes qui donne déjà la mesure de son talent dramatique. Dans les années qui suivent, La Princesse lointaine (1895), histoire d’un poète fou d’amour pour une princesse qu’il n’a jamais vue, et La Samaritaine (1897), œuvre d’inspiration biblique, ne reçoivent qu’un succès d’estime mais témoignent d’un flair exceptionnel : Rostand a compris que, pour l’emporter sur la scène parisienne, il faut avoir des têtes d’affiche capables de faire se déplacer les foules. Sarah Bernhard, la comédienne la plus glorieuse de l’époque, lui fait déjà confiance. En 1898, « le grand Coquelin », acteur réputé, s’engage à son tour à ses côtés et endosse le rôle titre de Cyrano de Bergerac. C’est un triomphe sans précédent : le 28 décembre 1897 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, le jour de la générale, vingt minutes d’applaudissements déchaînés suivent la tombée du rideau. La pièce connaîtra un destin hors pair et fera de Rostand une gloire nationale à 30 ans. En 1900, L’Aiglon, drame avec Sarah Bernhard dans le rôle-titre, remporte un vif succès. Rostand est admis à l’Académie française en 1901. Il est considéré comme le plus grand dramaturge français de l’époque. Atteint de maladie et de dépression, Edmond Rostand s'isole volontairement dans sa somptueuse villa du pays basque à Cambo-les-Bains où il poursuit son œuvre. Il crée Chantecler en 1910, une pièce dont le héros est un coq gaulois. Puis, il rédige La Dernière Nuit de Don Juan qui ne sera joué qu'en 1922. Ces pièces connaissent un accueil mitigé. Mais en 1913, la reprise de Cyrano de Bergerac est encore une fois un triomphe.


Bonus

La même scène que le "Replay" mais version cinéma avec le film de 1990 réalisé par Jean-Paul Rappeneau et avec Gérard Depardieu.



Et un mot de plus sur l'auteur...


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