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Des classiques en version contemporaine: 2ème partie

Bonjour!


Cette semaine, je vous propose de découvrir la 2ème partie des "Replay" d'Arte. Cette série de courts-métrages tournés en plan-séquence qui adaptent à chaque fois une scène d'une oeuvre de théâtre classique français dans un univers contemporain.


"Replay" 5 : Le mariage de Victorine de George Sand


Le Mariage de Victorine est une pièce de théâtre de l'écrivaine française George Sand, plus précisément une comédie en trois actes, créée le 26 novembre 1851 à Paris. Elle forme une suite à la pièce de Michel-Jean Sedaine Le Philosophe sans le savoir (créée en 1765).


De quoi ça parle?

Antoine, homme de confiance de M.?Vanderke, un riche négociant, a promis en mariage sa fille, Victorine, 17 ans, à Fulgence, un jeune commis. Mais la jeune fille aime secrètement Alexis, le fils de M. Vanderke, lieutenant de marine qui l'aime aussi, sans avoir osé le lui avouer. Fulgence se rend compte de l'indifférence que lui témoigne Victorine et des sentiments qu'elle éprouve pour Alexis. Il lui propose de quitter la maison, après leur mariage, et de partir le plus loin possible des Vanderke. La jeune fille refuse et veut rompre le mariage.


La pièce à lire


L'auteur

George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, naît à Paris le 1er juillet 1804. Ayant perdu son père à l'âge de quatre ans, elle grandit à la campagne, auprès de sa grand-mère, à Nohant, pas loin de Châteauroux. Elle y étudie les sciences et le latin tout en menant une vie champêtre qui lui inspire plusieurs de ses grandes œuvres. Durant son adolescence, la jeune Aurore passe quelques années dans un couvent, puis se marie au baron François Casimir Dudevant en 1822. Elle met au monde deux enfants, Maurice et Solange. Mais le couple s'entend mal et se sépare. Assoiffée d'indépendance, la baronne s'installe à Paris.

Dès ses premiers écrits, elle s'inspire du nom de son amant, Jules Sandeau, pour prendre le pseudonyme de George Sand. Elle publie l'un de ses premiers romans, Indiana, en mai 1832, puis Valentine, la même année. Elle y défend ardemment le droit à la passion des femmes et s'oppose à toutes les oppressions dont elles sont victimes. Elle publie Lélia en 1833, œuvre lyrique où l'amour est malmené par les convenances et les préjugés de la société mondaine. Cette année marque également le début de sa brève et tumultueuse liaison amoureuse avec Alfred de Musset. Elle connaît plusieurs passions, parmi lesquelles figure Frédéric Chopin.

À la fin des années 1830, George Sand s'intéresse aux pensées socialistes et démocratiques. Particulièrement engagée, elle côtoie les grands démocrates de l'époque et se réjouit des événements de février 1848. L'échec de cette insurrection populaire la déçoit profondément. Aussi préfère-t-elle se retirer à Nohant et poursuivre sa série d'œuvres champêtres optimistes largement inspirée de son enfance. À la Mare au diable (1846) s'ajoutent ainsi François le Champi (1848), la Petite Fadette (1849) et les Maîtres sonneurs (1853).

George Sand correspond avec Victor Hugo, entretenant une grande amitié avec l'écrivain, bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés. De plus, les lettres qu'elle échange avec ses amants successifs viennent grossir encore l'œuvre littéraire monumentale de Sand.

Après s'être consacrée quelques temps au théâtre, George Sand entreprend la rédaction de son autobiographie, Histoire de ma vie (1854-1855). Elle vit une dernière liaison amoureuse avec un certain Alexandre Manceau, d'origine ouvrière, et qui lui fait aussi office de secrétaire. Il est le dernier de ses amants et lui offre un cadre apaisé qui lui permet d'écrire jusqu'à son dernier souffle. George Sand s'éteint le 8 juin 1876, à Nohant, à l'âge de 72 ans, laissant derrière elle une œuvre considérable et variée qui l'inscrit dans la lignée des plus grands auteurs français du XIXe siècle.


Bonus


Le mariage de Victorine de Georges Méliés, une toute autre histoire à voir!

Georges Méliès, né le 8 décembre 1861 à Paris et mort le 21 janvier 1938 dans la même ville, est un réalisateur de films français et illusionniste. Il est considéré comme l'un des principaux créateurs des premiers trucages du cinéma. Il a fait construire le premier studio de cinéma créé en France. À la charnière du théâtre et du cinéma, l'importance capitale de Georges Méliès dans le cinéma en tant que divertissement populaire, est reconnue aujourd'hui dans le monde entier.



"Replay" 6 : Brutus de Catherine Bernard


Brutus est une tragédie de Catherine Bernard, en 5 actes et en vers, jouée pour la première fois le 18 décembre 1690 et éditée en 1691. La passion amoureuse qui anime les principaux protagonistes fait la force de cette tragédie.


De quoi ça parle?

Brutus qui a contribué à établir la République romaine en chassant le roi Tarquin, est menacé par une conspiration. Les deux fils de Brutus, Titus et Tibérinus, sont amoureux d’Aquilie, fille d’Aquilius, le chef des comploteurs. Tibérinus par conviction et Titus, par amour, rejoignent la conjuration, qui échoue, découverte par un esclave. Titus, rongé par le remords vient se dénoncer à son père. Brutus, à qui le Sénat a confié le soin de décider du sort de ses deux fils, prononce leur condamnation à mort.


La pièce à lire


L'auteur

Catherine Bernard, dite Mademoiselle Bernard, née à Rouen le 24 août 1663 et morte à Paris le 6 septembre 1712, est une poétesse, romancière et dramaturge française.

Elle est la première femme à composer une tragédie jouée à la Comédie-Française.

Née dans une famille protestante, à Rouen en 1662, elle s’installe à Paris dès dix-sept ans et se convertit au catholicisme. Elle écrit d’abord des romans puis des poésies, des nouvelles et des tragédies qui rencontrent un certain succès. Laodomie et Brutus sont représentées à la Comédie Française en 1689 et 1690.

Couronnée par l’Académie française à trois reprises, Catherine Bernard obtient également trois prix aux Jeux floraux de Toulouse, pour ses poèmes.

À partir de 1691, elle reçoit du roi Louis XIV une pension de 200 écus. Elle est ensuite influencée par le milieu très dévot de la cour, cesse le théâtre et n’écrit plus que rarement de la poésie. Elle s’éteint à Paris le 6 septembre 1712.


Bonus


Les polémiques autour de Brutus

La tragédie Brutus, représentée pour la première fois le 18 décembre 1690 à la Comédie Française, fut donnée 25 fois. Après la publication du Brutus de Voltaire en 1730, des critiques insinuèrent que la pièce de Voltaire était fortement inspirée de celle de Catherine Bernard. Cette controverse eut également pour conséquence de jeter un doute sur l’oeuvre de Catherine Bernard : des partisans de Voltaire ont sous-entendu que Fontenelle, qui fut le mentor de la jeune Catherine Bernard, aurait largement collaboré à l’écriture de ses pièces. En 1751, Voltaire commence la notice de Catherine Bernard dans le Siècle de Louis XIV sous la forme suivante : « auteur de quelques pièces de théâtre, conjointement avec le célèbre Bernard de Fontenelle, qui a fait presque tout le Brutus. »

Il n’y a aucune preuve de la réalité et l’importance de cette éventuelle collaboration et il convient de rappeler que cette information n’est apparue que quarante ans après la première représentation, au moment de la polémique autour du Brutus de Voltaire.




"Replay" 7 : Dom Juan de Molière


Dom Juan est une comédie de Molière en cinq actes et en prose dont la « Troupe de Monsieur frère unique du roi » donna quinze représentations triomphales en février et mars 1665 sur le théâtre de la grande salle du Palais-Royal à Paris. Les premiers éditeurs parisiens de la pièce lui ont donné en 1682 le titre Dom Juan ou le Festin de Pierre, sous lequel elle est connue depuis lors. Elle est également connue sous le titre abrégé Dom Juan (parfois orthographié Don Juan). Dom Juan (ou Le festin de Pierre) fut écrit par Molière à la suite de l'interdiction de Tartuffe.


De quoi ça parle?

Grand seigneur libertin, Dom Juan abandonne Elvire, son épouse, pour une nouvelle conquête. Sauvé d'un naufrage par un paysan, il convoite aussitôt la fiancée de son sauveur, puis une autre paysanne, promettant à chacune le mariage. Après la rencontre d'un mendiant dont il tente en vain d'acheter la conscience en le faisant blasphémer, il sauve la vie de Dom Carlos, frère d'Elvire, qui renonce à venger l'honneur de sa sœur. Toujours flanqué de son valet Sganarelle, il défie la mémoire du Commandeur, qu'il a lui-même tué, en invitant sa statue à dîner. Les visiteurs qu'il recevra ensuite, son père, son épouse, un mystérieux spectre, essaieront en vain de le convertir au bien. Son châtiment est inéluctable…


La pièce à lire


L'auteur

MOLIERE Jean-Baptiste Poquelin est un auteur dramatique, comédien né en janvier 1622 et mort le 17 février 1673. Jusqu’à dix-sept ans, Jean-Baptiste Poquelin mène ses études chez les jésuites de l’important collège de Clermont, à Paris. Il poursuit ses études de droit jusqu’à la licence. En 1643, il renonce à la charge de tapissier du roi et signe, le 30 juin de la même année, sous le nom de Molière, les actes qui créent L’Illustre-Théâtre. C’est un immédiat échec financier. A deux reprises en 1645, Molière est emprisonné pour dettes au Châtelet. Il lui reste à partir en province, parce qu’il n’y a pas de place à Paris pour un troisième théâtre. La troupe du duc d’Epernon accueille les Béjart, Madeleine, Joseph et Geneviève restés fidèles à Molière. Le comte d’Aubijoux leur accorde, pour sa part, une importante gratification annuelle. C’est peut-être en 1653, peut-être en 1655 qu’est donnée à Lyon la première comédie de Molière qu’est L’Etourdi. Le prince de Conti devient alors le protecteur de la troupe, à laquelle il accorde son nom. Cette protection ne dure guère, puisqu’après la mort d’Aubijoux, emporté par la syphilis à la fin de 1656, Conti qui se tourne vers la religion, signifie aux comédiens qu’il leur faut « quitter son nom ». En octobre 1658, quand la troupe s’installe à Paris c’est sous le patronage de Monsieur, frère du roi. Molière joue, pour la première fois devant le roi Louis XIV au Louvre, une pièce de Corneille, Nicomède. Au même programme, une farce de Molière, Le Dépit amoureux. Séduit, Louis XIV accueille les comédiens dans la salle du Petit-Bourbon, voisine du Louvre où déjà jouent les italiens. Les Précieuses ridicules données en 1659 sont aussitôt un succès. Succès renouvelé dès l’année suivante avec Sganarelle ou Le Cocu imaginaire. Les travaux qui commencent pour la construction de la colonnade du Louvre, chasse les comédiens du théâtre qui doit être détruit. Louis XIV accorde alors à Molière la salle du Palais-Royal. C’est en 1661 que Molière donne sa première comédie-ballet Les Fâcheux. Fabuleux succès. La même comédie-ballet est donnée à Vaux-le-Vicomte devant le roi, lors de la somptueuse fête organisée par le surintendant Fouquet. Ce genre nouveau séduit le roi que la danse fascine. L’attention que le roi porte à Molière exaspère les jalousies et les rivalités. L’Ecole des maris est attaquée. Certain du soutien du roi, qui consent à être le parrain du premier fils de Molière, celui-ci ose écrire Tartuffe. Mais la pièce est interdite. Il ose Dom Juan. Le roi honore la troupe de Molière du titre Troupe du roi, en dépit du scandale. Tartuffe ou l’Imposteur est enfin donnée le 5 février 1669. Le théâtre fait alors la plus étonnante recette qu’il ait jamais fait. Les succès s'enchaînent. C’est Le Misanthrope, L’Avare, c’est Le Bourgeois Gentilhomme.... Ce sont Les Femmes savantes et, le 10 février 1673, c’est au théâtre du Palais-Royal la première du Malade Imaginaire. Huit jours plus tard, le vendredi 17 février, Molière éprouve un malaise en scène. A 10 heures du soir, il meurt chez lui. Armande Béjart obtient du roi que l’archevêque de Paris autorise le lendemain l’inhumation de celui qui n’a pu, avant de mourir, abjurer sa profession de comédien ; ce qui lui vaut d’être excommunié d’office.


Bonus

Dom Juan chanté par Georges Brassens: à écouter


Extrait joué par la Comédie Française


Une autre mise en scène de Dom Juan, moderne : extrait/interview




"Replay" 8 : Arrie et Pétus de Marie-Anne Barbier


Arrie et Pétus est une tragédie en 5 actes, en vers, reprise à la Comédie-Française en 1702.

Extrait de la Préface écrite par l’auteur de la pièce :

Il y a peu de sujets dans l'histoire romaine plus connus que celui d'Arrie et Pétus, que j'ai accommodé au théâtre avec plus de succès que je n'en espérais3 . L'action principale à laquelle toutes les autres se rapportent est des plus simples, et je l'ai choisie ainsi pour éviter l'inconvénient où tombent la plupart des auteurs, qui chargeant leurs pièces de trop d'incidents ne s'attachent pas beaucoup à y faire régner les sentiments, parce que le soin de débrouiller leur intrigue les occupe entièrement. Quoique le public se soit déclaré pour ce coup d'essai, je ne laisserai pas de répondre à quelques objections qui m'ont été faites, quand ce ne serait que pour justifier les applaudissements qu'on a prodigués en ma faveur.


La pièce à lire


L'auteur

Marie-Anne Barbier, baptisée à Orléans le 21 janvier 1664, est issue d'un milieu d'artisans et de bourgeois. Après leur départ d'Orléans dans les années 1670, peut-être rejoignent-ils Paris où les Sinson sont installés. On ne sait rien des années de formation de Marie-Anne Barbier. À la fin du XVIIe siècle, elle fréquente le salon de Marie-Anne Mancini et compose «quelques élégies» et pièces fugitives dont il ne reste aujourd'hui aucune trace. Ses premiers essais littéraires sont alors encouragés par le poète Martin de Baraton, puis le dramaturge Edme Boursault, qui lui servira de mentor dans sa carrière dramatique.

En juillet 1701, elle publie une courte «Épitaphe de Mlle de Scudéry» dans le Mercure galant. Dès ce début apparaît le souci évident de s'inscrire dans une généalogie littéraire féminine, en nouant notamment des contacts avec des protectrices puissantes. Soutenue par Boursault qui l'introduit auprès des Comédiens-Français, elle fait jouer sa première tragédie, Arrie et Pétus, le 3 juin 1702. La pièce attire l'attention de ses contemporains: certains accusent Barbier de n'être que le prête-nom d'un auteur masculin. Elle répond à ses détracteurs dans la préface de l'édition qui s'ensuit, soulevant une polémique qui se prolongera jusque dans les écrits de Voltaire et de Pierre Bayle, dont l'une des Réponses aux questions d'un provincial (1704) est consacrée à la querelle. À la création de sa deuxième tragédie, les critiques citent l'un des proches de Marie-Anne Barbier, l'abbé Simon-Joseph Pellegrin, qui réfute cette attribution. Au cours de cette décennie, l'autrice donnera encore deux autres tragédies, jouées à la Comédie-Française. À la recherche de mécènes et d'un réseau littéraire spécifiquement féminin, elle mène une activité mondaine intense.

Avec la Régence s'ouvre une nouvelle période dans sa carrière: Marie-Anne Barbier montre des ambitions plus professionnelles que mondaines. Abandonnant la tragédie, elle se tourne vers de nouveaux genres littéraires, plus proches des «Modernes», comme en témoigne, en 1713, son recueil d'Histoires galantes inspirées des Sucesos y prodigios de amor de J. Pérez de Montalbán (1624). En 1716 et 1718, elle connaît ses plus grandes réussites avec deux livrets d'opéra: Les Fêtes de l'été, Le Jugement de Pâris. Elle fait également paraître un périodique, Saisons littéraires, qui contient d'importantes critiques théâtrales au moins en partie siennes. Après 1722, Marie-Anne Barbier cesse de publier, mais continue à écrire, comme l'attestent deux comédies manuscrites en prose. Les rares traces de l'autrice, après sa disparition de la scène littéraire, laissent également supposer qu'elle continue d'évoluer dans le milieu du théâtre. La date et le lieu de sa mort restent inconnus, mais Titon du Tillet, qui a connu personnellement Marie-Anne Barbier, affirme qu'elle meurt «vers l'année 1745, dans un âge très avancé».

Les études récentes mettent aujourd'hui l'accent sur l'aspect féministe de son écriture, et sur la place essentielle que tient son oeuvre dans l'histoire du théâtre et dans l'esthétique post-classique.




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